« La question nous est souvent posée. Les méthodes sont multiples et doivent tenir compte des possibilités matérielles de l’éleveur.

Elles doivent toutes respecter trois règles :

    • Être progressives
    • Être adaptives à la condition physique du cheval
    • Créer de la confiance

Voici, lorsque c’est possible, la méthode qui a ma faveur :

 

1 – La progressivité

« On ne remplit pas un verre avec un jet d’eau ! »

En effet, il faut éviter de se réveiller un mois avant la date de la réunion de sélection et vouloir rattraper le temps perdu. L’idéal est de profiter des inter-saisons avant la mise à l’herbe et avant l’hiver pour faire un travail en plusieurs phases.

Le printemps pour faire un pré-débourrage accompagné de quelques séances de saut avec une barre de réglage, voire une ligne de 3 sauts si les installations le permettent. Le travail s’étale sur deux à trois semaines avec cinq à six séances de saut.

Les poulains peuvent ensuite aller à l’herbe et « réfléchir » à ce qu’ils ont découvert. A l’Automne, avant de les reprendre au boxe ou en stabulation, il est bon de faire un rappel avec de nouveau deux ou trois séances de saut.

Environ 90 jours avant les dates de sélection, soit entre Février et Mars, on peut entreprendre le travail de préparation proprement dit.

 

2 – Condition physique

Pendant cette phase de préparation, il est préférable que les chevaux soient ferrés devant et si possible, en boxes individuels.

Travail à la longe ou au marcheur permettront aux poulains de commencer à se « faire un dos » et le début de la préparation sera l’occasion de finaliser le débourrage. Pendant cette première partie, on évitera de sauter pour tenir compte des courbatures éventuellement engendrées par le débourrage.

Dans les deux derniers mois, on arrêtera le débourrage et on se concentrera sur le travail de saut en liberté à raison d’une ou deux séances par semaine, en alternance avec paddock, longe et marcheur.

Lors de cette douzaine de séances, on pourra construire des exercices appropriés à chaque cheval pour lui permettre de se mécaniser et de « trouver son style ». Il n’est pas nécessaire de sauter haut à chaque fois mais il faudra le faire une fois ou deux dans la deuxième partie de la préparation (vertical 1m20/1m30 et oxer 1m30/1m35 sur 1m20/1m30 de large) et garder la ou les deux dernières séances de préparation sur des petites barres pour emmagasiner de la confiance.

3 – La confiance

Elle est essentielle pour avoir un bon résultat le premier « Jour-J » de la sélection surtout pour le second, le jour de la vente.

Elle se construit avec l’expérience et la progressivité dans le travail :

  • Ne pas monter les barres tant que le cheval n’est pas bien en avant dans la ligne
  • Si on change l’exercice (couleurs, barres en V, …) toujours le faire d’abord sur des petits sauts
  • Toujours terminer par un ou deux passages de sauts faciles
  • Ne jamais enchainer deux séances de suite en sautant haut

L’objectif est d’obtenir en liberté le résultat inscrit en lettres d’or dans le manège de Saumur « En avant, calme et droit ! »

Une fois passée l’étape de la sélection, reste celle de la vente. C’est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons prochainement… »

arnaud-evain

 

 

 

Arnaud Evain, 
Président de l’Agence Fences